Une histoire ancestrale
Il paraît bien difficile de dater l’origine exacte de la vigne. Son âge précis fait l’objet de plusieurs hypothèses divergentes et certaines autres évoquent même la possible existence d’une viticulture antérieure à la conquête romaine.
Le premier texte connu évoquant le vignoble auvergnat est une lettre de Sidoine Apollinaire datant du V ème siècle. Dans celle-ci, l’évêque de Clermont décrit les coteaux de Limagne et ses pourtours, où s’est répandue la viticulture auvergnate pour atteindre son extension maximale dès le X ème siècle.
La bourgeoisie, qui avait acquis d’importantes propriétés au cours du XVI ème siècle, est à l’origine du développement de plusieurs vignobles, tels que ceux de Chanturgue et de Montjuzet. Puis, quelques décennies plus tard, les vins auvergnats sont consommés à la cour de Louis XIV. L’aménagement de l’Allier renforce le commerce sur Paris, le transport s’effectuant par voie fluviale sur des sapinières.
XIX ème siècle : apogée du vignoble auvergnat !
Les gamays ont remplacé les anciens cépages. A cette époque, la vigne est la seule culture rentable.
En 1850, l’arrivée du chemin de fer dynamise le négoce du vin en Basse-Auvergne. 30 ans plus tard, le Puy-de-Dôme devient le 3 producteur français, mais cette prospérité est due à la destruction du vignoble méditerranéen par le phylloxéra. Dans le même temps, Aubière qualifiée de capitale du vignoble auvergnat, car l’on dénombre autant de vignerons que d’habitants.
La vigne occupe 500 hectares sur les 730 existants.
Puis à la fin du 19 siècle, le phylloxéra anéantit le vignoble local. Cependant, l’on va tenter de replanter en greffant les gamays sur des plans américains résistants au phylloxéra. Le vignoble auvergnat retrouve son essor au début du XXème siècle, mais vers 1910 un autre fléau, le mildiou, s’acharne et ruine de nouveau la production.
Puis, éclate la première guerre mondiale. De ce fait, les hommes se rendent au combat, délaissant les vignes. Plus tard, s’installent les usines Michelin, dans lesquelles bon nombre d’Aubièrois vont partir travailler.
Vers 1960, il ne reste qu’une dizaine de vignerons à Aubière. De nos jours la Basse-Auvergne replante et modernise ses équipements en privilégiant une vendange de qualité, en vue d’une reconnaissance européenne.
N’oublions pas de rappeler que la cité d’Aubière possède, avec son « quartier des Caves », l’une des architectures les plus originales du passé viticole. L’on comptabilise 135 bâtiments constitués de plusieurs salles réparties entre différents propriétaires. Ce sont des constructions voûtées et recouvertes de terre, composées d’un conduit d’aération débouchant sur une cheminée maçonnée.
Environ 900 caves, regroupées en un même lieu et bien distinctes de l’habitat vigneron, ont pris une ampleur exceptionnelle entre le XVII et le XIXème siècle. La rue Pasteur, qui mène au complexe des Cézeaux, dévoile également bon nombre de ces caves.